jueves, 12 de septiembre de 2013

LA "VIA CATALANA" du 11 Septembre 2013

LA VOIE CATALANE / 11 SEPTEMBRE 2013:
la volonté d'indépendance d'un peuple.



Hier, mercredi 11 Septembre, Jour de la Fête Nationale de la Catalogne, plus d'1 milion six-cents mille catalans se sont donné la main a 17 heures 14 minutes tout au long de 400 km. pour manifester mondialement, du Nord jusqu'au Sud du pays, leur volonté de ne plus appartenir à l'Espagne, de devenir un État et éxiger l'indépendance immédiate. La presse étrangère s'est fait écho de pareil évènement, surtout dans ses éditions digitales. Les Catalans ont sut coordonner impeccablement plus de 2.000.000 de manifestants  tout au long du pays, pour célébrer "La Diada" revendicative dans une exemplaire ambiance de fête sans aucun incident.



Malheureusement, et preuve de la nervosité règnante à Madrid, on ne peut par dire grand bien de la capitale espagnole et de ceux qui la gouvernent: la délégation culturelle de La Generalitat Catalane, curieusement dépourvue de protection policière ce jour là, fut soudainement prise d'assaut et envahie par un groupe de falangistes (militants fascistes nacionalistes espagnols), qui bousculèrent et menacèrent les invités de marque qui y étaient présents, puis y lancèrent des bombes de gaz lacrymogènes après avoir jeté bas et piétiné le drapeau catalan. Entre les blessés, une enfant âgée de 4 ans, des députés basque et catalan, et les ambassadeurs des États-Unis et d'Irlande qui assistaient à la réception.
Peu de temps après, éclatait l'incident diplomatique et douze membres des falangistes qui avaient participé a cette attaque brutale contre les invités de la Délégation Catalane à Madrid, furent appréhendés et mis à disposition judiciaire. Entre ces furieux falangistes, la pólice identifia Íñigo Pérez de Herrasti Urquijo (56 ans), fils du Marquis d'Albaida (un Grand d'Espagne) et d'une ex-trésorière du Parti Populaire, également cousin du Ministre de la Défense, frère de la Nº 2 du C.N.I (Centre National d'Intelligence) et beau-frère du Secrétaire d'État Espagnol pour l'Union Européenne. De quoi faire un beau scandale mais, tenant compte du personnage et de ses hautes relations, on peut parier qu'il n'ira pas en prison et tout restera dans l'impunnité (ce qui devient une habitude en Espagne).

Video sur l'attaque fasciste contre la Délégation Catalane à Madrid:

http://www.tv3.cat/videos/4672752/Imatges-de-latac-dun-grup-de-falangistes-a-la-seu-la-Generalitat-a-Madrid



Outre cet incident fort grave qui a mis en relief l'absence totale de l'esprit démocratique et de tolèrance de certains madrilènes, le Gouvernement Espagnol a essayé de minimiser la manifestation catalane en mentant grossièrement sur le nombre de participants, à travers les médias officiels à son service. D'après le Ministère de l'Intérieur, il n'y aurait eu que 400.000 manifestants! De quoi pouffer de rire.
Malgré la mauvaise foi généralisée du Gouvernement de Madrid sur tout ce qui touche le mouvement indépendantiste qui a gagné toute la Catalogne, seul le Ministre des Affaires Extérieures a reconnut honnêtement que la "Voie Catalane" a été, malgré lui, un énorme succès. Il reste au ministre l'épineuse affaire des brutalités commises contre les deux diplomates américain et irlandais par les amis du fils du Marquis d'Albaida; un conflit diplomatique qu'il règlera sans doute avec de plates excuses.
Pour l'heure, et tour à tour, le Premier Ministre de Léttonie (Dombrovskis) puis celui de Lituanie (M. Algirdas Butkevicius), qui préside actuellement l'Union Européenne, ont défendut publiquement le droit d'indépendance du peuple Catalan. D'un autre côté, un bon nombre de députés du Parlement Britannique ont voulut féliciter les Catalans pour "La Diada" et reconnaître le succès de "La Voie Catalane" dont l'objectif est d'atteindre l'indépendance.
Le Ministre des Affaires Extérieures de l'Espagne, García-Margallo, fort indigné, a souffert un saut de mauvaise humeur et a convocqué l'ambassadeur de Léttonie pour transmettre sa colère auprès du positionnement du Gouvernement de Riga. Le lendemain, c'était le Premier Ministre de Lituanie qui, a son tour, déclarait que son gouvernement allait reconnaître ouvertement l'indépendance de la Catalogne si elle avait lieu. 

http://www.324.cat/video/4672852/La-Via-Catalana-des-de-laire




martes, 10 de septiembre de 2013

CATALONIA ACTUALITY: Catalans rally for vast human chain independence bid



Hundreds of thousands of Catalans will unite to create a 400-kilometre (250-mile) human chain on September 11, part of a spectacular campaign for independence fiercely opposed by Madrid.

Some 400,000 people aim to join hands along the entire coastline of the northeastern region of Catalonia to demand an historic redrawing of the map of Spain.

The protest is being organised by Catalan separatists on the region's national day, or Diada, which recalls the final defeat of Catalan troops by Spanish King Philip V's forces in 1714.

Although the event is tagged the "The Catalan Way Towards Independence", the route faces a major roadblock in the form of the Spanish government.

Prime Minister Mariano Rajoy's right-leaning administration refuses to countenance a breakup of Spain, and has vowed to block a referendum on self-rule that Catalan president Artur Mas has promised for 2014.

In a sign of its determination, Madrid called on the Constitutional Court to strike down the region's latest attempt to assert itself: a parliamentary declaration of sovereignty in January.

The court agreed to hear the case, meaning the declaration is suspended until it makes a ruling.
Proud of their distinct language and culture, yet suffering in Spain's recession, many of the 7.5 million people in debt-laden Catalonia resent seeing their taxes redistributed to other parts of the country.

Catalonia has a jobless rate of 23.85 percent -- lower than the national average of 26.26 percent but still painfully high -- and a public debt of 50.9 billion euros ($67 billion).

The region had to go cap in hand to Madrid in January to ask for 9.07 billion euros ($11.9 billion) from a fund to help debt-laden regions.

Hundreds of thousands of people joined in a huge national day rally last year as Catalan separatist stirrings were stoked by the cuts to health and education services.
Yet a year later their aspirations remain frustrated.

Just days before the Diada, Catalonia's political chief seemed to cast doubt on the 2014 referendum in a radio interview.

The 2014 poll would be organised respecting the law and with the agreement of Spanish government, Mas said, adding that such support was unlikely.

If Madrid refused to relent, Catalans could use regional government elections scheduled for 2016 as an alternative form of plebiscite, he argued.

But the next day Mas insisted that the 2014 referendum would go ahead "one way or the other".
Catalans, who have a reputation as impeccable organisers, say the human chain will pass through 86 cities, towns and villages over more than 400 km.
A total 350,000 people have so far signed up for the chain in Catalonia, according to the latest update by the organisers, the Catalan National Assembly.
About 5,000 volunteers will help run the protest. Some 1,500 buses will help move protesters into position.
Police will deploy 4,000 officers including in the regional capital Barcelona, where anti-independence protesters calling for Spanish unity are also seeking permission to rally.
Catalan activists say they are organising 110 smaller human chains in advance of September 11, with rallies in Australia, Africa, Asia, including one at the Great Wall of China, and the Americas.

The protest is an attempt to emulate the 1989 Baltic Way chain that called for the independence of Estonia, Latvia and Lithuania during the breakup of the Soviet Union.

"There are big countries and small countries in the world, some industrialised and some not, and they all survive," said economics professor Antonio Argandona of the IESE Business School in Barcelona.
"So, can Catalonia survive? Yes, in the sense that it has a sufficiently solid economy to find its way," he said, warning however that it would still carry a price.

"It all depends on how a possible independence with Madrid is negotiated."
Mas has said he supports the protest but will not join in himself, out of respect for his role as political leader of all Catalans, including those that want to remain part of Spain.


Read more: http://www.foxnews.com/world/2013/09/08/catalans-rally-for-vast-human-chain-independence-bid/#ixzz2eUNE5E00

ACTUALITÉ: Un État Catalan est ce qui convient à la France



La France est le pays clé en vue du jour J. La caverne espagnole (les médias les plus conservateurs et hispano-espagnols), guidée par le conseil des ministres, suppose que la fraternité entre jacobins est assurée et elle est sûre que la France mettra son veto à la reconnaissance internationale de la Catalogne, mais l'influence du monolingue Rajoy à l'Élysée est inexistante.

La déclaration de Winston Churchill "(les Etats n'ont) pas d'ennemis. (Ils n'ont) que des intérêts permanents" a été entendue à maintes reprises. La Catalogne ayant l'habitude de perdre, elle interprète cet adage contre elle, alors qu'actuellement, il lui est applicable au pied de la lettre. La France est taillée dans un seul bloc, c'est vrai, mais c'est aussi une démocratie et ça serait la première fois qu'elle nie la reconnaissance d'un nouveau pays au sein des forums internationaux. Et si elle le faisait, cela créerait une forte controverse intérieure contre laquelle Hollande n'a pas d'arguments. L'Espagne rancie du PP n'inspire guère de sympathie. Un député national vient de déclarer que la Catalogne et la Flandre sont deux vieilles nations européennes et que le vent de l'Histoire les pousse à construire un Etat.

La Catalogne est le premier client de la France dans la péninsule ibérique, avec plus du tiers du total des exportations, et outre Madrid, le reste du territoire les intéressent peu, c'est loin et épars. Michel Noir, ministre du Commerce extérieur d'un des gouvernements Chirac, est venu à Barcelone après sa prise de pouvoir, conscient d'où se trouvent les intérêts français. Madrid poussa alors des hauts cris, et c'est seulement à ce moment là qu'il décida d'y aller. La Catalogne est donc un partenaire de premier ordre pour la France, comme elle l'est pour l'Allemagne, qui seraient les pays les plus favorisés par une économie sérieuse au sud de l'Europe.

Dans les couloirs de l'Assemblée Nationale, l'avis le plus commun est qu'en Espagne gouverne un parti semblable au Front National qui présente inévitablement des comptes goupillés à l'Europe et que c'est un nid de corruption. Impossible d'avoir confiance en eux. Et la dernière chose dont Paris a besoin c'est d'un incendie à la frontière sud comme celui que Madrid pourrait déclarer.

La France est directement concernée par le processus indépendantiste en cours car il y a des catalans sur le territoire français, car elle a une frontière commune avec la Catalogne, car elle y a des intérêts divers et variés... Mais il est possible qu'elle pose certaines conditions. L'Allemagne dirige l'Union Européenne sur le secteur économique, mais en politique, c'est Paris qui prend les décisions. Les deux grands apportent respectivement 38 et 25% du budget communautaire. Par conséquent, l'Elysée se sent touché par la dette espagnole, car il faudra qu'il paye si Madrid, comme on peut le prévoir, ne peut faire face à ses remboursements.
Le temps des vaches grasses est loin, obligeant le gouvernement d'Hollande à réduire son déficit de 5 milliards d'euros et chaque centime est important. C'est pour cela qu’un processus négocié l'intéresse plus qu'une déclaration unilatérale contrainte par les obsessions de Madrid, et ce, pour que la Catalogne assume la part proportionnelle de la dette.

Paris pourrait se positionner contre l'indépendance de la Catalogne par crainte d'une possible contagion à ses citoyens, mais sur ce point, le gouvernement ne s'inquiète pas, ça fait des années que la Catalogne Nord est assimilée. Les votes des partis catalanistes ne dépassent pas les 1,5% et les revendications sont seulement identitaires. L'unique territoire de la métropole qui pourrait préoccuper est la Corse, mais même sur l'île, les pourcentages de vote n'inquiètent pas. Par contre, la France a célébré des référendums d'autodétermination dans les territoires d'outre-mer, même si elle a toujours été suffisamment prévoyante pour imposer ses critères. Elle a aussi reconnu le Kosovo dès le premier jour, même si elle fut un des alliés principaux de la Serbie.

Les médias de la caverne ont qualifié de défaite pour Mas que le ministre de la Défense et président de la Conférence des régions périphériques maritimes d'Europe, Jean-Yves Le Drian, ait annulé la réunion prévue lors de sa visite à Paris. Y a-t-il vraiment quelqu'un pensant qu'un ministre français n'était pas conscient de ce qu'il faisait lorsqu'il l'a programmée? Le fait qu'il annule la réunion suite aux pressions de Madrid, c'est une autre affaire, mais le geste avait eu lieu. Pour l'instant il n'y a pas encore de processus, au moment où la date du référendum sera fixée, le litige entrera dans l'agenda international et on jouera cartes sur table.

Si la Catalogne accède à l'indépendance, elle ne sera pas pour la France un voisin lointain comme la Slovénie ou la Lituanie mais plutôt comme la Belgique, la Hollande ou la Norvège, un voisin dynamique et intéressant. Le port de Barcelone, libre du boycott officiel dont il est victime aujourd'hui, deviendra la porte d'entrée au coeur de l'Europe des marchandises provenant de l'orient, et surtout de la Chine, qui traverseront ensuite la France. Ceux de Gênes et de Marseille ne peuvent couvrir cette fonction car ils sont complètement construits et saturés. Le centre logistique Vilamalla (à l’extrême nord de la Catalogne) accapare la distribution régionale et a supplanté Saint-Charles (Roussillon). L'augmentation du volume permettrait non seulement de revitaliser Saint-Charles, mais aussi de l'agrandir. Actuellement, la plupart des marchandises font le tour de la péninsule ibérique pour débarquer dans les ports flamands et hollandais et par conséquent un important pourcentage de la transformation des produits est effectué dans les usines à proximité, la France perdant par conséquent ce flux. Le Prat (aéroport de Barcelone) détrône Barajas (aéroport de Madrid) en tant que premier aéroport espagnol, même si la compétition est déloyale.
Les politiques du Midi, associés à la Catalogne et aux Baléares au sein de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée sont emballés par la perspective d'une Catalogne indépendante. Un Etat prospère ayant pour capitale Barcelone stimulerait toute la zone de Toulouse à Marseille, qui a aujourd'hui une croissance faible. Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol et le président de la communauté d'agglomération Perpignan Méditerranée vantent depuis octobre à tous les forums où ils se rendent les avantages d'un nouvel Etat aux portes de chez eux. Un autre exemple, ce sont les pages de l'Indépendant, reflet de l'oligarchie locale roussillonaise, qui suit avec un enthousiasme peu dissimulé les avancées indépendantistes de la Catalogne. La région sait qu'une Catalogne indépendante pourra financer, par exemple, la ligne de TGV entre Perpignan et Montpellier que la France a suspendue car les communications avec l'Espagne ne font pas partie des priorités. Mas a rencontré à Paris le président de la SCNF, pour que la compagnie puisse gérer les lignes catalanes dans un futur proche. Il n'est pas nécessaire de préciser quelle Catalogne convient à la SNCF.
La délégation du gouvernement catalan en France, auparavant "Maison de la Catalogne" à Paris, fonctionne actuellement comme une ambassade, avec des français salariés et pas précisément le concierge ou le jardinier. Le siège, situé dans le VIIIème arrondissement, présente la distribution organique propre à une délégation diplomatique avec ses départements d'Economie, de Tourisme, d'Administration et de Culture (Institut Ramon Llull). La responsable, Maryse Olivé, explique sans détours lors de réunions qu'ils travaillent avec le regard tourné vers un nouvel Etat.
Le gouvernement français, de son côté, a fait des gestes positifs, comme destiner 400 000 euros à la Maison des Pays Catalans de l'Université de Perpignan. La diplomatie française veut être présente dans le monde et a dans tous les Etats de taille moyenne, comme par exemple la Hongrie ou la Grèce, un siège culturel ou commercial afin de favoriser les relations bilatérales. Le professeur Joan Becat, de l'Université de Perpignan, a mené une étude sur les opportunités qui s'ouvrent à la Fance grâce à un Etat catalan, il est convaincu que l'Elysée ne mettra pas de bâtons dans les roues à la Catalogne, avis partagé par la plupart des analystes nord-catalans.

Cela fait longtemps que la Catalogne est considérée comme un être à part entière au nord. Les Jeux Olympiques de 1992 ont changé la vision que le monde en avait. Le Barça, Kilian Jornet, Dalí, Miró ou Barcelone elle-même ne sont plus espagnols mais catalans pour les français. Ce que peuvent dire Lluís Llach ou Jordi Pujol a de l'importance. Ce dernier était reçu comme un chef d'Etat lors de ses voyages en France quand il était président de la Catalogne (de 1980 a 2003) et il est encore très bien vu. Il a eu la délicatesse d'envoyer des représentants aux réunions de la francophonie à Bruxelles durant ses mandats. De son côté, Pasqual Maragall (président de la Catalogne de 2003 a 2006), a conseillé que la Catalogne entre dans le club des pays francophones. Ce n'est pas une idée folle, la Roumanie par exemple en fait partie, car la Catalogne est frontalière de la France et elle y a une relation économique et culturelle importante. Ces gestes comptent. L'Elysée sait que la Catalogne est la région d'Espagne où le français est le plus parlé et que le pays se tournera automatiquement vers le nord une fois libre. Paris ne peut pas se permettre le luxe de commencer du mauvais pied ses relations avec son nouveau voisin.

La France n'a pas d'amis, elle a des intérêts. Quand la Catalogne fera le pas, la France mettra dans la balance la "noblesse" espagnole et les opportunités que lui offre un Etat catalan. Elle fera mine de comprendre Madrid, râlera un peu et acceptera les faits. L'Élysée reconnaîtra la Catalogne au nom de la 'realpolitik', car elle n'a pas le choix et surtout parce qu'elle y gagnera. Et pas qu'un peu.


Eugeni Casanova